Clocher de Saint-Sernin Basilique Saint-Sernin
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Saint-Sernin et le cloître nord La première église fut commencée par l'évêque Sylve à la fin du IVe siècle, afin d'accueillir la ferveur grandissante autour de la sépulture du premier évêque et martyr toulousain (actuelle église Notre-Dame-du-Taur) tant en termes de pèlerinages que d'inhumations. L'évêque Exupère la termine vers 400 et y transfère les reliques de saint Saturnin, puis plus tard celles des saints Papoul et Honesta (rencontré à Nîmes), disciples de saint Saturnin, des saints évêques Honoré (évêque contesté), Hilaire et Sylve. Exupère lui-même y est enterré.

Saint-Sernin et le cloître nord en couleur Charlemagne donne les corps de sainte Suzanne de Babylone, de sainte Ascicle et de sa sœur sainte Victoire, martyrs de Cordoue. Sous Charles le Chauve (son petit-fils roi de Francie, sic et d'Aquitaine de 846 à 877) les reliques du Quattuor Sancti Coronati Claude, Nicostrate, Symphorien, Castor et leur élève saint Simplice, sont apportées de Rome. C'est en 844 que figure la première mention écrite de la communauté des chanoines de Saint-Sernin. Vers 1070 débute la construction de l'église actuelle, conçue sur le modèle de Saint-Pierre de Rome (à cinq nefs et la plus ancienne des églises funéraires martyriales) pour développer le pèlerinage existant.

En 1082, le pape Grégoire VII soustrait l'abbaye à l'ordinaire du lieu (l'évêque réformateur Izarn) pour la soumettre directement au Siège apostolique. Urbain II consacre en 1096 (le 24 mai ou le 8 juillet) sur l'autel sculpté par Bernard Gilduin et conservé, la nouvelle église construite par saint Raymond. Les croisés qui accompagnent en 1096 Raymond IV rapportent le corps de saint Barnabé, la tête de saint Bartholomé et peut-être du bois de la crèche, une pierre du Saint Sépulcre et un crucifix dit du croisé.

Dès 1100, une confraternité se forme avec douze superintendants et soixante-douze bayles-régents (gardiens) en mémoire des Apôtres et des Disciples. Calixte II consacre un autel dans lequel il place des reliques des saints Pierre et Paul, Simon et Jude. Urbain VIII accorde les mêmes indulgences à ceux qui visitent les sept autels de Saint-Sernin ou de Saint-Pierre-de-Rome. La décennie 1100 à 1110 est l'apogée du chantier qui voit la réalisation de la Porte Miègeville (l'entrée principale d'alors), du portail occidental et le démarrage du chantier du très vaste cloître au nord (desservi par la Porte royale). Tout d'abord, en 1107, c'est un simple fossé qui délimite le nouveau bourg Saint-Sernin : le rempart sera érigé en 1380. La collégiale est élevée au rang d'abbaye en 1119.

En 1187, Guillaume Taillefer rapporte lui aussi de la croisade des reliques, dont la plus grande partie du corps de saint Georges. Louis VIII rapporte également les corps des saints Edmond, roi d'Angleterre, et Gilbert, fondateur des Gilbertines. Le peuple lui-même rapporte le corps de Raymond IV pour le préserver des Albigeois. Alphonse, frère de Louis IX et dernier comte de Toulouse, à son entrée dans la ville en 1251, dépose une épine de la Couronne du Christ (donnée à saint Louis par Baudoin II, empereur de Constantinople). Entre 1258 et 1285, la nouvelle et actuelle basilique étant presque terminée, on procède à l'élévation dans le chœur du tombeau du Saint sous un baldaquin gothique en pierre, dont les parties basses sont encore visibles dans la crypte supérieure. Une seconde élévation aura lieu au XVIIIe siècle, sous le baldaquin baroque actuel édifié par Marc Arcis.

Le tour des Corps saints nous présente dans cet ordre :

Représentation de saint Aymond, chanoine de Saint-SerninReprésentation de Raymond Athon, abbé de Saint-SerninLe clocher est achevé vers 1200, les trois premiers étages de style roman, les deux derniers de style gothique ; les piliers n'étant pas prévus pour une telle charge et le risque d'écroulement étant réel, on décide de chemiser les piliers qui, une fois élargis, grèvent la gracieuse perspective. Celui des Jacobins, nom familier des Dominicains, est postérieur : achevé vers 1260, le haut et la flèche durent être reconstruits après les coups de canons huguenots du 14 mai 1562, qui abattirent aussi la grosse cloche qui sonnait le tocsin. Les deux flèches seront abattues à la Révolution, une seule sera replacée. Hauts de cinq étages chacun, nous les contemplons aujourd'hui comme le résultat de l'émulation avec cet ordre mendiant, enrichi par les dons des rois qu'ils confessaient.

En 1318 Raymond Athon, alors abbé élu du chapitre de Saint-Sernin, est fait évêque, par le Pape en Avignon Jean XXII, du nouveau diocèse de Mirepoix, créé en 1317 à partir du diocèse de Pamiers, lui-même créé en 1295 à partir de celui de Toulouse. Dans la chapelle Saint-Georges, une statue en pied représente en taille réelle un saint Raymond, abbé de Saint-Sernin (au visage grave, photo de gauche) faisant face à saint Aymond, chanoine de Saint-Sernin (au regard lointain, photo de droite).


Monogramme de saint Thomas d'Aquin, repris par le Stade Toulousain

En 1368, le pape Urbain V donne aux Dominicains le corps de leur saint théologien, Thomas d'Aquin canonisé en 1323. Il est déposé l'année suivante dans leur église primitive à Toulouse, dite des Jacobins. A la fin du XIVe siècle, la Confrérie des Corps Saints se constitue pour financer le culte des reliques à l'église, ainsi que l'entretien de l'édifice.

A la Révolution, la confrérie est dissoute et en 1794, les restes de saint Thomas d'Aquin sont translatés à Saint-Sernin et déposées dans la chapelle axiale, dédiée comme l'église au Saint Esprit. L'ancienne abbaye devient paroisse en 1802. L'essentiel des bâtiments, dont le grand cloître roman, sont vendus commes biens nationaux puis démolis entre 1803 et 1808. En 1834, Prosper Mérimée est touché par l'édifice qu'il découvre et qu'il fait classer dans la première liste des Monuments historiques en 1840.

Entre 1860 et 1879, Viollet-le-Duc mène une importante campagne de restauration de l'église. Il modifie notamment la toiture et le chevet (restitués dans les années 1980 par Yves Boiret et Bernard Voinchet) fait enlever les boiseries du Tour des Corps Saints (rétablissement dans les années 1970) et apposer au sol de la chapelle axiale le monogramme de saint Thomas : ST, repris plus tard par le Stade Toulousain pour son logo — en face de cette chapelle, la forme ovoïde de la mandorle semble alimenter ce parallèle avec le rugby... (A Auxerre, c'est le club de football qui prend sa source dans une association religieuse AJA.) En 1876, un premier grand orgue de Théodore et Eugène Puget est inauguré. En 1878, l'église est érigée au rang de basilique par le pape Léon XIII (en 1876, Pie IX l'avait fait pour celle de la Daurade ; dans l'Antiquité, une basilique accueillait le marché le matin et le tribunal l'après-midi, sous les yeux de Mercure placé dans l'abside). En 1887, un nouvel orgue symphonique d’Aristide Cavaillé-Coll est achevé, inauguré par Alexandre Guilmant en 1889.

Ce n'est qu'en 1974, à la fin des restaurations de l'église des Jacobins, que les restes du saint y retournent en grandes pompes. En 1998, la basilique est inscrite par l'UNESCO sur la liste du Patrimoine mondial de l'humanité, au titre du bien en série Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France. En 2018 débutent les travaux de dégagement du parvis et de la place.


Vue aérienne de Saint-Sernin Vue de Saint-Sernin avec sa rose en 2007 Vue de Saint-Sernin de trois-quarts en 2007 Vue de Saint-Sernin avec la porte Miègeville restaurée en 2007 Côté est de Saint-Sernin

Reliquaire de saint Saturnin Statue de saint Sernin enlevée à la Révolution Vue du tombeau de saint Sernin Vue de la nef de la basilique Vue nocturne de la nef de la basilique

Blason toulousain Le blason de la ville de Toulouse a intégré le projet jamais réalisé de la basilique Saint-Sernin avec ses trois clochers, dont deux en façade. La première représentation connue, de 1211, montre un clocher à seulement quatre étages, couronné plutôt d'un dôme qu'une flèche et flanqué de pignons recevant chacun une croix.

Ce clocher a servi de modèle en Languedoc (ou Occitanie) de l'Armagnac à la Provence), comme un phare spirituel et temporel, symbole visible de Toulouse à l'instar de la « Tour Eiffel ». Charpente dans le clocher Maintenant, pour monter au sommet , il ne faut gravir que 220 marches (fermé au public pour l'instant, limité à 6 personnes). En 1862, le peintre toulousain Léon Soulié les a gravies une dernière fois avant de se précipiter dans le vide...

Clavier

Nous y voilà. Voici le petit réduit abritant le grand et vieux clavier en bois de dix-huit notes.

Vue nocturne de la nef de la basilique

Sous ce réduit se trouvent trois petites cloches du XIXe siècle qui sonnaient les demi-heures dans l'église. Elles sont remplacées à la clef de la voûte par un nouvel éclairage qui surplombe l'autel. On peut voir depuis le chœur les trois trous qui laissaient passer le son.

Au-dessus se trouvent vingt et une cloches (dont une également muette).

Il y a donc au total vingt-quatre cloches dans le clocher (plus deux dans la basilique), issues des sept époques suivantes :

Interventions
date fondeur lieu pape remarque
1 XIVe
Latour ?     Mercédaire
Classée « Monument historique » le 09-11-1906
2 1675 P. Quenêtre
et Chaloi
  Clément X
roi Louis XIV
Sarnina
Classée « Monument historique » le 30-10-1914
3 1809 Viguier Toulouse   fondue en août pour Saint-Sernin
4 1823       unique vestige de l'horloge en service jusqu'en 1889
date de l'installation de l'horloge monumentale Lussault
5 1858 Louison Toulouse Pie IX dont des demoiselles de Louison
6 1869 Pèlegrin Toulouse   inscriptions en français, dédicaces
7 1893 Amans Lévêque Toulouse   gendre successeur de Louison

C'est ici l'un des rares carillons reliés à la fois à un clavier et à un jeu de cordes (depuis le banc du sonneur).

En 2014, l'association Carillons en Pays d'Oc entreprend des travaux, dont l'ajout au clavier manuel de la cloche de 1823.

La Mercédaire

La doyenne des cloches de Saint-Sernin, classée « Monument historique », est aussi la doyenne des cloches toulousaines : elle date de la deuxième moitié du XIVe siècle (entre 1356 et 1397). Elle fut fondue pour le couvent des Pères de Notre-Dame de la Mercy de la Rédemption des Captifs qui se situait alors devant les portes de la villes, à l'extrêmité de l'actuelle place Arnaud-Bernard. (Il subsiste de nos jours la rue des Quêteurs, ou Carrièra dels Quistans de la Mercé en occitan.) On pense qu'elle fut déplacée dans notre clocher lors de la dernière destruction du monastère de la place Arnaud-Bernard au XIXe siècle.

Mercédaire Entendre la Mercédaire jouée à la corde mp3 - 7 s - 79 ko

Description

Alphabet campanaire Elle est de dimension modeste : 50 cm de hauteur pour 58 cm de diamètre, et donne un sol4.

L'inscription est constituée de la première partie de la salutation angélique :

+ AVE MARIA GRACIA PLENA DOM.

On remarquera le C employé à la place du T dans le mot Gracia, comme à Saint-Gaudens et à Baren (Haute-Garonne) et comme à Marsan (Gers). Cet usage était fréquent dans les manuscrits du Moyen âge ainsi que dans l'épigraphie campanaire (photo ci-contre).

Sous l'inscription se succèdent huit délicieux bas-reliefs représentant les principales scènes de la vie de Jésus enfant. Une étude minutieuse a été effectuée par M. Paul Barrau de Lorde de la Société archéologique du Midi, le 10 février 1942.

La Sarnine

La Sarnina (prononcer Sarnino) est la grosse cloche dédiée à saint Saturnin. Refondue en 1675, soit un an après la construction du premier orgue de la basilique, elle est classée « Monument historique ». Elle porte les inscriptions suivantes :

☞ PIETATI ◊ AC ◊ MEMORIÆ ◊ ANNO ◊ DNI ◊ M ◊ DC ◊ LXXV ◊ SEDENTE ◊ ROMÆ ◊ CLEMENTE ◊ X ◊ PONT ◊ MAX ◊ | REGNANTE ◊ LVDOVICO ◊ XIV ◊ FRANC ◊ ET ◊ NAVAR ◊ REGE ◊ SVMPTIBVS ◊ ABBATIS ◊ ET ◊ CAPITVLI ◊ RVPTA ◊ ET | ☞ REFECTA ◊ FVI ◊ ET IN ◊ HONOREM ◊ S ◊ SATVRNINI ◊ CONSECRATA ◊

Pour la piété et la postérité, l’an du Seigneur 1675, le Souverain Pontife Clément X siégeant à Rome, sous le règne de Louis XIV, Roi de France et de Navarre, je fus brisée et refondue aux frais de l’Abbé et des Capitouls, et consacrée en l’honneur de saint Saturnin.

P ◊ QVENESTRE ◊ FT ◊ M ◊ CHALOI ◊ FF ◊ 1675 (le mot CHALOI est martelé)

Sur les quatre faces, un médaillon circulaire, en forme de sceau, d'un diamètre de 15 cm porte, en très léger relief, le martyre de saint Saturnin et autour : XPS REGNAT XPS VINCIT XPS IMPERAT (lire Christus pour XPS). Ses anses sont ornées de têtes de taureau, allusion au martyre de I'apôtre de Toulouse. Elle est la seule rescapée de la sonnerie de six cloches existant à la Révolution.

Sarnina Entendre la Sarnina jouée à la corde mp3 - 5 s - 119 ko

Demoiselle de Louison

Les autres cloches sont l'œuvre des fondeurs toulousains du XIXe siècle, notamment les emblématiques demoiselles de Louison.

Era Hilho... Refrain de Era Hilho Dera Beuso joué au clavier
mp3 - 23 s - 233 ko
l'une des mélodies commingeoises écrites pour le carillon d'Aspet en Haute-Garonne
(1h en voiture au sud de Toulouse).

Logotype à Collioure (66)

L'Ave Maria de Lourdes

Ave Maria
Refrain de l'Ave Maria dit « de Lourdes » (sur une chanson bigourdane) à deux voix, joué au clavier
mp3 - 24 s - 244 ko

En 1858 ont lieu des apparitions de la Vierge Marie à Lourdes, reconnues officiellement en 1862. Sans doute, la vieille chanson en patois Mous esclops (Mes sabots), que chantaient alors les grands-mères bigourdanes à leurs petits-enfants, est-elle devenue spontanément un Ave Maria lors de la première procession en 1864. En 1873, l'abbé vendéen Jean Gaignet ajoute à ce refrain 8 couplets (puis 68 à la demande de l'évêque de Luçon) sur une mélodie belge de l'abbé Louis Lambillotte, composée et éditée en 1842 pour un autre cantique, vraisemblablement populaire également (in Lourdes-Magazine de décembre 1994). En 1879 est éditée la première version publiée connue de cet Ave Maria dit de Lourdes, harmonisée par le toulousain Aloÿs Kunc.

C'est alors pour cette hymne mariale qu'est dimensionnée l'horloge monumentale fabriquée par Lussault en 1889 : le refrain de l'Ave Maria (à une seule voix, en sib majeur) est égrené progressivement tous les quarts d'heures, et repris en entier juste avant les coups de l'heure. Les 5 cloches utilisées pour cela datent de 1809 et 1858, et sont dédiées au Sacré-Cœur, à Grégoire le Grand, à la Vierge, à l'abbé Raymond, à Egide. Elles sont dotées chacune de deux marteaux à frappe lâchée. A la même époque et aussi sur une horloge Lussault, une mélodie sonne aux Minimes, peut-être celle qui a bercé Claude Nougaro dans les années '30 et l'a inspiré pour sa chanson Toulouse. Dans la ville d'Armentières, c'est Madelon qui est jouée aux heures.

Au fil du temps, la sonnerie de la basilique a subi plusieurs outrages : d'abord l'électrification de l'horloge a transposé la mélodie un ton plus haut en do majeur, prenant exemple sur son exécution au clavier manuel du clocher, qui transpose un do en si bémol. Ce faisant, le refrain rendu en do majeur était moins mélodieux : les notes extrêmes détonaient, puisque toutes les cloches ne sont pas accordées de façon homogène. Or celles utilisées à l'origine pour l'Ave Maria le sont, et convenaient parfaitement. Cette mélodie est restaurée dans le ton original en sib majeur depuis juillet 2016.

« De cette sorte la vieille tour fait monter vers le ciel, vingt-quatre fois par jour, en notes douces autant que justes et mélodieuses, la salutation de l'ange sous la forme d'un hommage à la Vierge Immaculée. C'est comme la prière perpétuelle de la paroisse. » (Semaine catholique, 1893)

Ave Maria à l'horloge - ton original en si bémol majeur et 2 coups d'heure en 2016 - mp3 - 24 s - 418 ko
Ave Maria à l'horloge - ton en do majeur et 2 coups d'heure en 2016 - mp3 - 26 s - 391 ko

Deuxième outrage, en juillet 2005, les quarts d'heure ont été réduits sur deux cloches, au lieu de sonner une partie de l'Ave Maria. Leur spécificité mariale est restaurée en avril 2016.

De même, pendant plus de cent ans à partir de 1893, l'horloge a sonné les quarts et les demies à l'intérieur de la basilique sur trois petites cloches situées sur le dôme au-dessus de l'autel, à la croisée des transepts : « ce qui est fort utile pour assurer la ponctualité des offices et aussi pour permettre aux fidèles de mesurer la durée de leurs prières privées. Cette sonnerie intérieure s'effectue sur des timbres discrets et d'un caractère qu'on pourrait appeler religieux. » (id.)

Horloge - Sonnerie des quarts à l'intérieur de la basilique en 1987 - mp3 - 2 s - 44 ko  

Horloge Lussault Mention dans le Supplément des frères Lussault L'ancien mécanisme d'horloge est encore là avec ses poids. C'est l'œuvre de M. Lussault en 1889, mentionnée comme suit en 1904 dans le Supplément dédié à MM.  les membres du clergé et des communautés religieuses de H. et G. Lussault, fils, horlogers-constructeurs, à Marçay, par Vivonne (Vienne) depuis 1870 :
Grande Horloge à Quarts. Roues premières de 0m50. Carillon sur 5 cloches. (Ave Maria de Lourdes) Heure sur cloche de 860 kilos. Construite en 1889.

Plusieurs églises d'importance ont ainsi sonné les heures à l'intérieur, rares sont celles qui le font encore. Citons les cathédrales de Saint-Bertrand-de-Comminges, Lyon, Strasbourg et Paris. A Notre-Dame, six cloches d'horloge du XIXe siècle ont ainsi disparu dans l'incendie du 15 avril 2019 : trois dans la flèche rebâtie par Viollet-le-Duc (sol3 sib4 Dubuisson-Gallois de 1864, l'ancienne flèche était un vrai clocher avec cinq cloches au XVIIe), trois autres plus petites (sol4 do5b anonymes de 1867) sur les voûtes à la croisée du transept (légèrement de côté) pour l'intérieur. Depuis 2007, elles servaient pour l'élévation, à l'aide d'une télécommande.


L'angélus

L'Angélus de Millet, vers 1858

La sonnerie de l'angélus, cette prière du XIe siècle pratiquée en France depuis le XVe, a été immortalisée vers 1858 par le peintre Jean-François Millet dans un tableau éponyme.

Depuis son automatisation par Fourcade (de Tarbes) et jusqu'en 2005, l'angélus était sonné automatiquement à 8h, 12h et 18h, sur une chanson des Hautes-Pyrénées, implantée en l'absence du carillonneur d'alors, André Briols. Elle avait une vague ressemblance avec une des sonneries toulousaines traditionnelles : le Simple. Le choix des cloches s'était porté sur 3 fa sol la au lieu de sol3 si ré4 sol, mais les moteurs disponibles alors nous auraient imposé au mieux fa3 la do4 fa. Depuis 2005, l'angélus du soir est sonné à 19h (20h le dimanche), et son exécution est plus fidèle au Simple traditionnel. En 2016, on différencie à nouveau l'angélus du dimanche, comme le faisaient les carillonneurs : on emploie la grosse cloche pour plus de solennité.


Plan en coupe Plan en élévation Sud-Nord Plan en élévation Sud-Nord, détail

Abat-son démontés Eléments déposés
Mais tout n'a pas ce bel aspect et l'endroit a bien besoin d'un programme entier de restauration : les anciens abat-son sont utilisés comme volets ou passerelles, on ne compte plus les pièces de forge déposées et l'ensemble du lieu est le royaume du pigeon, avec pour conséquence la dégradation de la magnifique charpente.

Salissures de pigeon

Voici quelques illustrations et photos, montrant le chevet de la basilique en 1855, 1905 (après la restauration de Viollet-le-Duc) et de nos jours (après dé-restauration). On peut ainsi voir que l'on n'est pas vraiment revenu au chevet antérieur. On remarque que les mirandes viennent couvrir des créneaux, jadis utiles lors d'un siège. Les deux dernières photos présentent l'escalier d'accès au clocher côté porte Miégeville.

Lorsque l'église devient paroissiale après la Révolution, elle subit d'importantes transformations à l'intérieur. Les stalles sont raccourcies de deux travées, la chaire passe de l'autre côté de la nef. Auparavant au XVIe siècle, une tribune au fond du chœur accueillait maîtrise et orgue de chœur (l'actuel est postérieur).

Chevet en 1855 Chevet en 1905 Chevet de nos jours Escalier restauré par Viollet-le-Duc Escalier de nos jours

Porte Miégeville en 2006

Les pages décrivant la basilique Saint-Sernin :

En octobre 2010, à l'occasion de la 15e édition du festival Toulouse les Orgues (3e édition campanophile), la basilique a accueilli un carillon ambulant hollandais joué par Baudoin Zwart.

Le carillon ambulant de Baudoin Zwart et l'orgue Cavaillé-Coll Le carillon ambulant de Baudoin Zwart, la chaire et le baldaquin

Entrée de Saint-Sernin à l'allemande, massive

Le curé de la paroisse, et doyen du centre ville, est le Père Vincent Gallois.

Curés de l'Insigne Basilique Saint-Sernin
depuis le Concordat
M. Jean Mathieu 1802 † 1812
M. Dominique Mathieu 1812 † 1830
M. Pierre Carayon 1830 † 1849
M. Suberville 1849 † 1865
M. de Lartigues 1868 ? † 1871
M. Goux 1871 1877
Mgr Maurice Albouy 1877 † 1908
M. Daram 1908 † 1923
Mgr Clément Tournier (°1872) 1923 † 1949
M. le chanoine Louis Gèze 1949 1967
M. le chanoine Joseph Barbaste 1967 1984 († 2001)
M. l'abbé François Jugla 1984 2002 († 2016)
M. Lizier de Bardies 2002 2009
M. l'abbé Vincent Gallois (°1968) 2009 2020
M. Bogdan Velyanyk (°1979) 2020