Saint Jérôme est né vers 347 à Stridon « de parents chrétiens : dès le berceau, j'ai été nourri au lait catholique »
et mort en 420 à Bethléem.
Etudiant à Rome, demande le baptême à 19 ans. Il médite les Ecritures saintes pendant 2 ans en Syrie. A Antioche, il apprend grec et hébreu, il est ordonné prêtre. Secrétaire du pape Damase Ier à Rome, il traduira ensuite la Bible en latin (la Vulgate) à Bethléem comme simple moine.
En 1295, il est proclamé Docteur de l'Eglise par le papae Boniface VIII.
A l'origine, cette église est la chapelle de la confrérie des Pénitents bleus, dont furent membres tous les rois de France, de Louis XIII à Charles X. Ainsi, le 13 mars 1622, lors de la pose de la première pierre de l'église par l'architecte Pierre de Levesville (bâtisseur de la voûte gothique de la cathédrale), Louis XIII se fait représenter par l'évêque de Pamiers Mgr d'Esparbès de Lussan. Le Roi vient avec son épouse Anne d'Autriche le 26 octobre 1632 dans la Tribune royale, faire un vœu solennel à la Vierge pour obtenir, à 31 ans, un successeur à la Couronne de France. Cette tribune était à la place du Grand Orgue. On remarquera qu'une tribune, à côté de l'orgue de chœur, ne possède pas (ou plus) de rambarde en fer forgé. Les autres sont aux armes de Saint-Jérôme ou de la Vierge Marie.
En 1801, l'église devient paroissiale et prend le vocable de la confrérie : Saint-Jérôme. L'architecte Jacques-Pascal Virebent ouvre le grand chœur et bâtit le clocher toulousain hexagonal. La réalisation de la chaire est confiée au sculpteur Ajon sur le modèle de l'église Saint-Roch à Paris. En 1805, le pape Pie VII y transfère le culte de la Sainte-Croix depuis la chapelle des Pénitents noirs (sise au 43 rue Saint-Jérôme) et offre le tableau L'Invention de la Sainte Croix de Guillaume-Guillon Lethière (Rome, 1788), placé au centre du chœur.
En 1858, la restauration de l'église est effectuée par l'architecte Henri Bach. Le sculpteur Mathieu réalise les six bas-reliefs du chœur, de part et d'autre du tableau de Lethière, représentant de droite à gauche : le pardon de la femme adultère, la résurrection de Lazare, le Bon Pasteur, l'agonie au jardin des Oliviers, Jésus au milieu des enfants, la Samaritaine au puits de Jacob. En 1887, on installe la croix de mission du vestibule pour témoigner du culte de la Sainte-Croix. En 1975, on range contre les murs les deux groupes de stalles sur plan elliptique situés au milieu du chœur, que l'on dalle à l'aide d'un plancher rectangulaire recouvert de moquette orange. Le chœur est restauré dans son état précédent en 2016.
Cette église avait la particularité d'avoir automatisé de façon
« audible », bien que très imparfaitement, le mode toulousain de sonnerie. Aujourd'hui
cependant, c'est une simple simulation de plusieurs cloches en volée qui l'a remplacé.
Elle possède dix cloches (neuf Louison 1856 et une ancienne de 1769) électrifiées. Toutes les notes correspondent au la 430 Hz mais l'ensemble est plutôt homogène.
Le carillonneur sonnait depuis l'étage, au début de l'escalier menant au clocher. Du clavier et du banc du sonneur, il ne reste que le pupitre.
Toutes les cloches sont au même niveau, parfois l'une sur l'autre dans une même baie.
Seule la grosse cloche Jérôme, sonnant do4, est équipée pour la volée automatique.
L'exiguïté du lieu offre une démonstration du théorème campanaire toulousain :
« Nul besoin de grand espace pour installer un carillon. »
n° | note | transp. | diam. | date | fondeur | parrain | marraine | nom |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | do4 | si | 800 | 1856 | Louison | M. Georges Baudru | Mlle Herminie Loubers | Jérôme |
2 | do#4 | do | 740 | 1856 | Louison | M. Jean Montano | Mlle Marie Loubers | Marie |
3 | ré#4 | ré | 670 | 1856 | Louison | M. Paul Dirat | Mlle Juliette Degors | Germaine |
4 | fa4 | mi | 600 | 1856 | Louison | M. Pierre Duperrier | Mlle Paule Duperrier | |
5 | fa#4 | fa | 565 | 1856 | Louison | M. Casimir Destrem | Mlle Marie Garrigue | ND de Bon Secours |
6 | sol4 | fa | 515 | 1856 | Louison | M. Georges Dubor | Mlle Elise Boudin | |
7 | sol#4 | sol | 495 | 1856 | Louison | M. Paul Villary | Mlle Théodorine Chelle | |
8 | la#4 | la | 445 | 1856 | Louison | M. Charles Fouque | Mlle Marie Virebent | |
9 | do5 | si | 390 | 1856 | Louison | M. Joseph Montano | Mlle Berthe Duchan | |
10 | do#5 | do | 350 | 1769 | Raymundus Bastouil | Clara Cailhassou | Claire (ISMH 9-6-2020) |
La bénédiction eut lieu le dimanche 15 juin 1856, M. Portet étant curé, sermon prêché par le P. Corail. Les parrains et marraines sont des enfants des familles de la paroisse.
En 1769, le recteur était Syreu de Pontamon.
L'Angélus est sonné à midi avec une volée reconstituée de quatre cloches (ré mi la si) et à 19h avec l'Ave Maria de Lourdes.
Selon le temps liturgique, la mélodie change : Veni Creator à la Pentecôte,
Ave Maria de Lourdes à l'Assomption, Changez vos cœurs à la Toussaint,
Laudate Mariam à l'Immaculée Conception, Il est né le Divin Enfant
à Noël, Marche des Rois à l'Epiphanie.
Lors des fêtes patronales de saint Jérôme et saint Saturnin (resp. 30 septembre et 29 novembre), c'est Je suis chrétien qui est joué.
Du 17 au 24 décembre, c'est une antienne de Noël qui est jouée, différente chaque jour. Dans l'ordre : Venez Divin Messie, Adeste fideles, Douce Vierge Marie, Vite levez-vous, Dans une étable obscure, Douce nuit, Les Anges dans nos campagnes, Les Rois mages. Du 26 décembre au 2 janvier, le Nadalet est joué inversé.
Depuis 2007, pour la deuxième édition du renouveau du nadalet à Toulouse, trois hymnes de Noël sont jouées à 19h : Venez Divin Messie du 2 au 24 décembre, Il est né le Divin Enfant du 25 décembre au 5 janvier, et la Marche des Rois du 6 au 13 janvier.
Le père Michel Pagès est le recteur du sanctuaire. Un temps, le carillon était jouable à l'aide d'un clavier électrique depuis un placard en face de la sacristie.