Article paru dans Pueri Cantores n°92, juin 2004,
revue de la Fédération française des petits chanteurs Pueri Cantores

Fumisterie de Lardenne

Si le mot « vocalises » a déjà évoqué à plusieurs reprises dans notre revue, celui d'« échauffement vocal » n'a pas eu droit au même honneur. Saisissons donc l'occasion pour voir ce qu'il cache !

Il convient en premier lieu de préciser les termes, trop souvent confondus dans la tête des petits chanteurs débutants. Pour simplifier, disons qu'il y a d'un côté les exercices de technique pure, soit technique corporelle, englobant les exercices de relaxation (étirements) ou respiratoires (maîtrise du diaphragme), soit technique vocale, comprenant les notes tenues et les vocalises (gammes, arpèges, etc. comme pour un instrument). De l'autre, ce que l'on appelle communément l'échauffement, c'est-à-dire les exercices effectués en début de répétition ou avant un concert.

Les exercices de technique pure, rassemblés sous le vocable réducteur, on l'a vu, de « technique vocale », sont la base nécessaire à tout chanteur et l'accompagneront sans fin tout au long de sa vie artistique. A défaut de temps et de professeur de chant individuel, ils peuvent être appliqués au groupe, avec un bénéfice inversement proportionnel au nombre d'enfants dans le groupe. Mais cela vaut mieux que pas de technique du tout, c'est certain.

Dans un deuxième temps, le nouveau chanteur apporte sa voix dans le chœur et se voit proposer de nouveaux exercices en début de répétition : essentiellement à plusieurs voix, ils servent à la recherche de la couleur voulue, obtenu par la mixtion des voix en accord et en harmonie (dans les deux sens des deux termes). C'est aussi le moment de travailler le rythme et la synchronisation des chanteurs (exercices avec consonnes dures et à vitesses différentes). C'est encore l'occasion d'étalonner littéralement les nuances du chœur, du pianissimo au fortissimo, sans oublier les mezzo-piano et mezzo-forte (exercices de crescendo et decrescendo à différentes vitesses également).

Si l'on faisait un parallèle avec la natation synchronisée, on comprend tout de suite que les exercices pratiqués par chaque nageuse de son côté sont différents des exercices effectués ensemble.

Le temps du concert est la troisième étape dans la formation du chanteur. Il correspond souvent à un nouveau lieu, en tout cas toujours à un chœur différent : même pour un groupe stable et un lieu fixe, les choristes ne sont plus tout à fait les mêmes, ni en nombre ni en qualité. Il convient donc de refaire des exercices d'accord et d'harmonie, cette fois-ci dirigés vers l'acoustique pour la jauger et se l'approprier. Idem pour les exercices de dynamique, tant du rythme que des nuances pour ne pas être surpris ni par l'écho, ni par la réverbération.

Concernant l'échauffement (dans la sacristie ou en coulisses), certains professeurs de chant ne trouvent pas le terme judicieux. Pour eux, il ne s'agit pas de chauffer la voix comme on chauffe un moteur. La voix parlée dès le saut du lit a déjà rempli cette fonction, si besoin était, et nos petits chanteurs sont loin d'être muets toute la journée ! Il s'agirait davantage de retrouver les automatismes et les sensations éprouvées en cours particulier de technique vocale afin de ne pas s'en écarter pendant l'exécution et laisser la place libre à l'interprétation.

Quatrième étape de la vie du chanteur, les rassemblements. Magnifié est le besoin de cohésion, d'accord et d'harmonie entre tous ces chanteurs d'horizons, de formations voire de cultures différentes ! Plus le rassemblement est grand, plus la distance au chef aura besoin d'être évaluée en répétition par chacun des choristes, sans compter l'adaptation à une nouvelle gestique ou vocabulaire, parlé ou signifié par un chef inconnu de la plupart des stagiaires ou congressistes. Les exercices seront adaptés des précédents avec des objectifs et écueils différents.

Malheureusement, combien de rassemblements se déroulent sans aucune préparation vocale ! Bien souvent, personne n'a été chargé de cette tâche et le chef auquel revient l'honneur de diriger l'ensemble des chœurs est bien souvent occupé jusqu'au tout dernier moment. A l'inverse, on voit des chefs imposer des exercices de technique pure professionnelle que Pavarotti aurait lui-même du mal à réussir ! Ce n'est pas le moment de parler aux choristes de plexus ni de s'essayer au contre-ut sur la voyelle « i », surtout en face d'amateurs qui seront certes éblouis mais pas forcément grandis.

Bertrand Ollé
Maître de chœur


Note en ligne

Sicut cervus

Nous créons sur Toulouse un petit ensemble pour chanter des motets sacrés a capella.

Il s'agit de se faire plaisir avec des polyphonies comme celles de Palestrina et Victoria ; chacun pourra en outre apporter les partitions qu'il aime.

Quatuor ou octuor, en tout cas équilibré jusqu'à 12 voix au grand maximum. Une alto et un ténor viendront compléter l'effectif initial, des chanteurs des autres pupitres peuvent s'ajouter dans la mesure où l'équilibre est trouvé.

Chaque chanteur doit pouvoir déchiffrer ou bien travailler de son côté et, quasi-soliste, pouvoir équilibrer sa voix avec celle des autres. Le moins d'effet de voix et une bonne respiration. Mais rien de surhumain ! le mieux est d'en discuter de vive voix.

Répertoire : motets sacrés a capella pour 4 voix mixtes, XVIe-XXe.
Effectif : 4, 8 ou 12 chanteurs.
Niveau : chanteur confirmé quasi-soliste, lisant bien ou travaillant seul.

Pour toute question ou pour nous rejoindre, utilisez le formulaire.

N'hésitez pas en parler à ceux qui pourraient vouloir nous rejoindre : lancement prévu au printemps 2011.

Détail du vitrail de la Trinité à Notre-Dame-la-Daurade de Toulouse