Dialogue Pie XII et Mgr Maillet (avril 1954)
« Quelle émotion pour Nous d’entendre cette messe si belle, si pieuse. Et cet Ave Verum de Mozart qu’on aurait pu craindre un peu profane, quel recueillement et quelle puissance d’expression ! Mais, au milieu de toute cette joie, il reste un regret : disant la Sainte Messe tourné vers le peuple, Nous avons tout entendu sans rien voir. Comment un homme à lui tout seul peut-il en diriger trois mille ? C’est ce que le célébrant de tout à l’heure aurait voulu savoir !
– Si Votre Sainteté le désire, c’est facile. Nous pouvons recommencer un morceau ?
– C’est cela, recommencez. Je reste ici debout et je verrai ! »
Jean XXIII – 1er janvier 1961
« Laissez-nous, en terminant, vous suggérer une résolution : tout oser et tout faire pour Dieu et pour l’Eglise. Que pourriez-vous craindre en vérité si la foi vous anime, si l’espérance habite vos âmes ? Promettez donc hardiment à l’occasion de cette réunion si solennelle de grandir toujours en vertu et en grâce. Promettez-le dans l’enthousiasme de votre jeunesse, à l’exemple des enfants des hébreux – pueri hebraeorum – qui acclamaient Jésus par leurs hosannas au jour de son entrée à Jérusalem. »
Le Pape termine par cette prière :
« Seigneur Jésus, qui vous êtes fait enfant pour notre amour, et que nous contemplons ces jours-ci dans la grotte de Bethléem ! Bénissez-les, Seigneur, comme Nous les bénissons Nous-même en votre nom. Accompagnez-les dans la voie pleine de promesses qui s’ouvre devant eux. Qu’ils portent partout la joie et la beauté. Qu’à votre exemple, ils grandissent en âge, en grâce, en sagesse devant Dieu et devant les hommes ! »
Paul VI – juillet 1967
« Un mot pour vous dire non seulement qu’il faut chanter mais pourquoi il faut chanter.
» On peut chanter pour bien des raisons : pour se distraire, pour s’égayer, ou pour distraire et égayer les autres ; ou encore pour se faire entendre et admirer ; on peut chanter, comme vous le faites, pour louer Dieu et rendre plus beau le culte liturgique. Mais il y a une raison plus belle encore et plus profonde, que nous allons vous dire en empruntant la voix d’un docteur de l’Eglise, saint Augustin, qui disait : “on chante parce qu’on aime – cantare amantis est”.
» Voilà, chers enfants, pourquoi vous devez chanter, et bien chanter parce que vous aimez Jésus, et que vous voulez lui faire honneur.
» Sachez vous appliquer, avec entrain et bonne humeur, à l’une et l’autre forme du chant, comme le veut l’Eglise et comme vous y exhorte solennellement le récent concile. Vous savez combien nous estimons votre association et combien nous désirons que, dans toute l’Eglise, dans toutes les églises, elle se développe et offre au Seigneur, dans les différentes cérémonies liturgiques et dans les différentes fonctions religieuses, l’hommage de vos vibrantes, limpides et innocentes voix d’enfants. »
Jean-Paul II – 1er janvier 1988
« Votre vocation, chers jeunes, est enracinée dans les traditions de l’Ecriture et des pères de l’Eglise, saint Augustin spécialement. Tradition qui invite sans cesse à célébrer le Seigneur par l’éclat du cor, par la harpe et la cithare, par les flûtes et les cymbales retentissantes (Ps. 150). Mais la voix humaine seule et surtout mêlée à d’autres, exprime à Dieu plus merveilleusement encore, la joie, l’adoration, la souffrance, le repentir, la confiance, l’amour. Enfin, ma dernière confidence est un appel à persévérer dans le service de la Sainte Liturgie et à encourager d’autres jeunes à rejoindre vos manécanteries et vos Psalettes. Ecoutez aussi cette conviction du Pape : certains d’entre vous, s’ils écoutent vraiment la voix du Seigneur, mûriront peu à peu la, décision de lui appartenir tout entier. Je prie à cette intention. »
Jean-Paul II – 31 décembre 1993
« C’est avec joie que je vous retrouve au cours de ce XXVe Congrès.
» Que votre louange de Dieu transcende les frontières. Vous savez que le mot « ange » signifie « envoyé ». Vous êtes à votre manière, envoyés pour répandre la joie de Dieu et montrer, par votre chant, que la foi est plus forte que le doute, que l’espérance est plus forte que le désespoir, que l’amour est plus fort que la mort.
» Vous êtes déjà des milliers, mais vous avez devant vous un immense champ d’action comme l’a voulu Mgr Maillet. »